Programmes du lundi 8 juin 2020
Le 28 mars 1994, en Italie, le parti de l'homme d'affaires Silvio Berlusconi remporte les élections législatives. Ce qui donne l'occasion d'une grande manifestation contre l'extrême-droite à Milan. Un mois plus tard, Berlusconi est élu président du Conseil. Nanni Moretti, médusé, décide de rendre compte des états d'âme d'un citoyen (presque) ordinaire à l'approche de la quarantaine, lui-même en l'occurrence. Il les exprime sans s'apesantir, avec finesse et ironie, évoquant au passage son désarroi devant les paradoxes de l'histoire contemporaine. Nanni Moretti a un projet : tourner enfin une comédie musicale. Mais un heureux événement va contrecarrer ses plans...
Fils d'un marchand de vin de la Courtille, Louis-Dominique Bourguignon, alias Cartouche, est devenu l'un des voleurs à la tire les plus habiles de Paris. Il supporte de plus en plus mal l'autorité tyrannique du roi des gueux, le déplaisant Malichot et, pour s'en affranchir, s'en va voir si les servitudes de l'armée sont plus amusantes. Sous l'uniforme, il gagne deux amis, La Taupe et La Douceur, un éclat de gloire militaire et surtout la caisse du régiment, qu'il emporte dans sa désertion lorsqu'il a fini de constater que, décidément, la discipline n'est pas faite pour lui. Le trio revient à Paris. En chemin, Cartouche se laisse séduire par Vénus, une jolie bohémienne dont il fait sa maîtresse...
Cri-Cri et Rudy sont frères et ne le savaient pas. Il est vrai qu'ils ne le sont qu'à demi et doivent ce raccourci de parenté à un père infatigable qui leur a également légué une demi-soeur, Carole. Seule la réunion des trois permettra au notaire de débloquer enfin les milliards que le défunt père laisse à ses enfants sous cette condition expresse. Cri-Cri et Rudy montent donc courageusement dans la vieille guimbarde du premier et filent en direction de La Grande Motte, où la présence de Carole leur a été signalée par de précieux informateurs. Las ! La belle s'est déjà envolée vers un camp de naturistes. Les deux compères ne sont pas au bout de leur peine...
Joseph K, petit fonctionnaire besogneux et sûr de son bon droit, suit sans se poser de questions une vie dont les lignes sont déjà toutes tracées. Un matin, il est mis en «état d'arrestation», selon la formule consacrée, et ce sans raison apparente. Cherchant à comprendre, Joseph K, plongé dans le labyrinthe de l'appareil judiciaire, se heurte à la bureaucratie, où l'absurde le guette à chaque instant. Peu à peu, il entrevoit la terrible vérité : on lui reproche simplement sa qualité d'homme. Mais Joseph K ne se résigne pas à être broyé par une société inhumaine...
Une famille bourgeoise classique : un père ingénieur, toujours absent, au propre comme au figuré, une mère au foyer pleine d'entrain, et deux grands enfants, Sophie et Nicolas. La vie tranquille de ce petit monde bascule lorsque Jean, le père, ramène un rat à la maison. Le soir même, alors que la femme de ménage, un brin délurée, et son ami Abdu ont été invités à dîner, Nicolas déclare tout de go être homosexuel. C'est la stupeur générale. Abdu est désigné pour aller lui parler ; il finira au lit avec lui. La même nuit, Sophie se jette de la fenêtre de sa chambre. Devenue paraplégique, elle développe des relations sadomasochistes avec son compagnon, David. Dans la foulée, la mère couche avec son fils, avant de proposer une thérapie familiale, acceptée par ses enfants mais refusée par son époux...
La belle Lucrèce, une tueuse à gages, préfère l'usage des poisons aux effusions de sang et à l'artillerie classique de tout assassin. Lassée par sa vie, elle a décidé de prendre un nouveau départ mais, en passionnée d'opéra, avant de se ranger, elle accepte une toute dernière mission. Une multinationale la charge de faire disparaître un chanteur lyrique, qui vient d'acquérir une distillerie en Ecosse et menace ses intérêts. Lucrèce se fait alors engager comme chanteuse soprano sur le spectacle auquel doit participer l'homme à abattre, le baryton britannique Alexander Child. Alors que les répétitions du «Messie» de Haendel battent leur plein, Lucrèce tombe peu à peu sous le charme de son «contrat»...
Charles et Jeanne sont plongés dans la frénésie quotidienne des grandes villes. Pris dans une vie qui leur impose son rythme routinier, ils se fondent dans le troupeau anonyme des citadins, se bousculant entre métro, magasins, bureaux, cinémas. Tout doucement, Charles et Jeanne en viennent à s'éloigner l'un de l'autre. Toujours mutuellement épris, ils prêtent pourtant une oreille intéressée aux tentatives de séduction entreprises par des tiers à leur égard. Charles met à profit une pause déjeuner pour faire des avances à l'une de ses collègues, tandis que Jeanne écoute avec complaisance les roucoulements d'un beau voisin...
Nino, un jeune provincial, est monté à Paris «parce que l'on peut y voir plus de films qu'ailleurs». Un jour, dans un obscur ciné-club de banlieue, il rencontre Donald, passionné de cinéma lui aussi. Nino et Donald deviennent aussitôt de grands amis. Ils rêvent de monter leur ciné-club, afin de faire connaître les films qu'ils aiment. Très vite, les difficultés financières s'accumulent. Les deux amis, en effet, ne vivent que pour leur passion. Le destin place sur leur chemin la jolie Barbara, qu'ils aiment comme ils peuvent, c'est-à-dire sincèrement mais anarchiquement. Ils finissent par concrétiser leur projet, mais cette fois encore, la réalité menace...
Gérard s'est suicidé le jour de son mariage, ne pouvant se résoudre à épouser la jeune fille choisie par sa mère, alors que Nathalie, la femme qu'il aimait et qui attendait un enfant de lui, l'avait quitté. Il a été transporté à l'hôpital, mais sans espoir d'en réchapper. Plus de six ans ont passé. Nathalie est installée à Paris avec sa petite fille et vit un amour épisodique avec Michel. Dans le salon où elle est manucure et à leur domicile, elle est subitement la cible de coups de fil anonymes. Puis les menaces se font plus actives : des coeurs d'animaux sanguinolents sont déposés dans sa voiture ou sur son lieu de travail et des cadeaux envoyés à sa fille, prétendument par son père. La police, avertie, se déclare impuissante à aider Nathalie, faute de délit. La jeune mère accepte de confier l'affaire à Alex, un détective privé que lui a présenté son amie Isabelle...
Marie a 17 ans. Elisa, sa mère dépressive, a jadis tenté de l'étouffer avant de se tirer une balle dans la tête. Marie a grandi sous le poids de ce malheur et avec l'image d'un père inconnu, qui a obligé sa mère à se prostituer avant de disparaître. En compagnie de ses amis Ahmed et Solange, Marie laisse sa vie aller au fil de l'eau, volant ici, usant ailleurs de sa séduction comme d'une arme. Elle n'épargne personne, pas plus ses grands-parents, minables et lâches, que l'assistante sociale ou le voisin qui abusait de sa mère. Mais par-dessus tout, elle souhaite retrouver ce père évanoui, Jacques, et en tirer une éclatante vengeance...
Un grand hôtel parisien, dans le quartier Saint-Lazare. Dans l'une des chambres, «l'oncle Prospero» et «l'inspecteur Neveu», tous deux détectives, enquêtent sur la mort d'un mystérieux prince, survenue deux ans plus tôt en ces lieux. Au même moment, Emile et Françoise Chenal, qui habitent là, ont rendez-vous avec Jim Fox Warner, un organisateur de combats de boxe qui leur doit une importante somme d'argent, mais en doit bien plus encore à la Mafia. L'organisation criminelle a d'ailleurs dépêché un vieux caïd et son fils afin de récupérer la somme au plus vite...
En 1629, une terrible épidémie de peste ravit au chevalier Nathan Le Cerf ce qu'il a de plus cher : sa femme et ses enfants. Le gentilhomme s'engage alors dans les troupes du comte d'Anchire, dans l'intention de prendre part lui aussi aux guerres italiennes. Mais tout bascule : ayant perdu une faible somme aux cartes, le comte demande à Le Cerf de tuer son adversaire puis le jette dans un cachot parce que les duels sont interdits. Le Cerf parvient finalement à s'évader. Il se réfugie chez Hairon, son frère de lait, un fabricant de pastels, et y médite sa sombre vengeance. En attendant, il se remarie avec une noble désargentée, Marthe de Lairac...
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